Le 12 octobre, Turandot est le premier des dix opéras que le Metropolitan Opera de New York retransmet en direct, en haute définition, dans les salles de cinéma du monde entier. Peter Gelb, directeur général de la maison, présente la série, distribuée en France par Pathé Live.
Contrairement à ce qui se produit traditionnellement, ce n’est pas la nouvelle production d’ouverture de la saison 2019-2020 (Porgy and Bess) qui inaugure la série « The Met Live inHD », le 12 octobre, mais une reprise de Turandot. Pourquoi ?
Les saisons du Met ne sont pas conçues en fonction des retransmissions. Nous les programmons trois ou quatre années à l’avance, alors que nous nous occupons de la série « The Met Live in HD » seulement un an avant le premier lever de rideau. Quand nous avons regardé quels titres nous allions choisir, il nous a paru évident, pour respecter l’intervalle nécessaire entre les diffusions, que Porgy trouverait mieux sa place lors de la deuxième série de représentations, en janvier-février 2020, avec quasiment la même distribution qu’en septembre–octobre. Pour ce qui est de Turandot, le destin veut que cette reprise se transforme en un hommage à Franco Zeffirelli (1923-2019), dont nous ne possédons plus que deux productions à notre répertoire – La Bohème est la seconde, et elle figure aussi au programme de cette saison ! Christine Goerke, qui vient d’impressionner le public new-yorkais en Brünnhilde, incarnera Turandot. Et Yannick Nézet-Séguin, notre nouveau directeur musical, dirigera son premier Puccini in loco. Il est très important, au poste qu’il occupe, que Yannick se mesure à tous les répertoires, comme James Levine l’avait fait au cours de son mandat.
Combien d’opéras Yannick Nézet-Séguin dirigera-t-il, en 2019-2020 ?
Trois, comme l’an dernier. Rappelez-vous qu’à l’origine, il ne devait prendre ses fonctions qu’à partir de 2020-2021. C’est alors qu’il adoptera son régime de croisière de six opéras par saison.
Comment travaillez-vous avec lui ?
Je lui fais des suggestions et il m’en fait. Nous travaillons en parfaite osmose, dans un dialogue permanent et constructif. Il ne me viendrait pas à l’idée, par exemple, de l’obliger à diriger un chanteur ou une chanteuse qu’il n’aime pas. Nous parlons également beaucoup de musique contemporaine. À travers l’univers symphonique, Yannick découvre des compositeurs qu’il me fait à son tour connaître et nous réfléchissons à la possibilité de leur passer commande d’un opéra.