Avignon – Opéra Confluence, 29 septembre
Organisé par l’Opéra Grand Avignon et ouvert aux chanteurs de toutes nationalités, le Concours « Opéra-Raymond Duffaut-Jeunes Espoirs » se démarque des autres compétitions internationales par ses trois catégories d’âges : « Jeune Espoir » (16-18 ans), « Jeune Talent » (19-22 ans) et « Révélation » (23-26 ans).
Cette 4e édition, parrainée par Julie Depardieu – après Olivier Bellamy, en 2015, Roselyne Bachelot, en 2016, et Patrick Poivre d’Arvor, en 2017 – a attiré 97 candidats, ramenés à 24 en demi-finale, pour n’être plus que 12 au dernier tour, le 29 septembre, où chacun, accompagné au piano par Hélène Blanic ou Ayaka Niwano, a présenté deux airs, dont un choisi par le jury. Originalité du palmarès, cette année : seuls des chanteurs français ont été récompensés – il est vrai qu’ils étaient dix en finale, aux côtés d’une soprano allemande et d’une mezzo indienne.
Le Prix « Jeune Espoir » a été remporté par Clarisse Planchais (18 ans), dont un très virtuose Haendel (« Da tempeste », extrait de Giulio Cesare), aux variations aussi inventives que hardies, et un émouvant Wolf (Nur wer die Sehnsucht kennt) ont montré l’étendue de la palette technique et stylistique. La soprano a également décroché le Prix « Centre Français de Promotion Lyrique ».
Lisa Chaïb-Auriol (20 ans), déjà couronnée, il y a deux ans, en « Jeune Espoir », a gagné, cette fois, le Prix « Jeune Talent» et le Prix « Grand Avignon ». Personnellement, son soprano léger nous a semblé joli mais encore peu personnel, bien timide de projection et pas assez articulé pour les consonnes, tant dans la « Valse » de Juliette, sans grand élan, que dans « Adieu, notre petite table » de Manon, certes sensible, mais manquant d’ampleur à la fin. C’est sans doute l’air d’Adina (L’elisir d’amore), détaillé avec délicatesse en demi-finale, qui lui a aussi valu le Prix « Meilleur(e) Interprète du répertoire italien ».
Le Prix « Révélation » a été remporté par Timothée Varon (26 ans), dont le baryton solide sert avec probité le Comte Almaviva (Le nozze di Figaro) et Valentin (Faust), même s’il doit travailler à stabiliser l’aigu, parfois affecté d’un léger grelot.
Le Grand prix « Région Sud/Provence-Alpes-Côte d’Azur » a été décerné au ténor Jean Miannay (22 ans), qui a délivré une émouvante « Romance » de Mylio (Le Roi d’Ys), encore un peu fragile d’aigu cependant, puis s’est attaqué à Tamino (Die Zauberflöte), servi avec musicalité.
On a davantage été impressionné par le ténor plus robuste de Julien Henric (25 ans), qui a pleinement convaincu dans la « Légende de Kleinzach » des Contes d’Hoffmann, comme dans le « Lamento » de L’Arlesiana. Outre le Prix du public, il a reçu le Prix « Conseil Départemental de Vaucluse » et le Prix « Orchidée », ce dernier consistant en une proposition de concert.
THIERRY GUYENNE
PHOTO © DR Ayaka Niwano et Jean Miannay, Grand prix « Région Sud/Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
