Comptes rendus Un Freischütz vocal et orchestral au TCE
Comptes rendus

Un Freischütz vocal et orchestral au TCE

04/11/2019

Théâtre des Champs-Élysées, 21 octobre

Le fait de revoir cette production à Paris, quelques mois après sa création à Caen, en mars dernier (voir O. M. n° 149 p. 36 d’avril 2019), rend encore plus évidente sa vacuité.

Des écrans vidéo, un acrobate talentueux (Clément Dazin), des effets de lévitation impressionnants et la multiplication des balles lumineuses qui tournoient derrière les chanteurs ne suffisent pas à fonder une mise en scène valable, et n’offrent qu’une lecture abstraite et rébarbative du chef-d’œuvre romantique de Weber. Les modifications apportées depuis sur les vidéos par la Compagnie 14:20, responsable de la production, n’améliorent rien, accentuant l’impression de manque de direction d’acteurs et d’être trop souvent face à une noirceur sans attrait.

Musicalement, la direction très dynamique de Laurence Equilbey, à la tête d’un bon Insula Orchestra, souffre un peu de l’acoustique du TCE, brouillant l’impact des cordes, accentuant celui des cuivres et des percussions. Heureusement, le chœur Accentus fait encore la démonstration de ses immenses qualités, même si la mise en scène le maintient souvent dans l’obscurité.

Nous retrouvons, à deux exceptions près, la même distribution qu’au Théâtre de Caen. Nous apprécions toujours, en particulier, la plénitude vocale lumineuse de Johanni van Oostrum, magnifique Agathe, la pétulance de Chiara Skerath, la seule à animer théâtralement le plateau en Ännchen, ainsi que le Kaspar percutant de Vladimir Baykov, aux graves impressionnants.

Deux nouveaux venus, donc. Le baryton autrichien Daniel Schmutzhard est un Ottokar à la voix bien placée, qui impose sa diction mordante et précise. Surtout, cette reprise parisienne marque le premier Max de Stanislas de Barbeyrac.

Le ténor français a les moyens nécessaires. Le timbre est capiteux, riche en nuances, avec un aigu qui sait s’affûter, y compris mezzo forte, et un bas médium qui s’ombre superbement. Rien d’étriqué sur l’ensemble du registre et une dimension héroïque qui s’épanouit dans sa grande scène du I, « Durch die Wälder ».

JEAN-LUC MACIA

PHOTO © VINCENT PONTET

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